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Qu'est devenu Jacky Ickx ?

Jacky Ickx, 60 ans, avec son chien Ralf chez lui en BelgiqueLe plus célèbre coureur belge et double vice-champion du monde de Formule 1 a pris congé du sport automobile en 1995.

Rêviez-vous de devenir pilote de Formule 1 ?

Jamais. J'aimais la nature et j'étais un petit écologiste errant à travers champs et forêts. Mais j'ai rencontré mon destin ! Mes résultats scolaires étaient médiocres et mes parents m'ont dit : Chaque personne a ses capacités, il suffit de les découvrir. Ils m'ont vivement recommandé de trouver une discipline où je pourrais surpasser les autres.
Et ce fût le sport automobile ?

Mon père était un journaliste de sport automobile et un fan de moto. Il m'a offert une moto de cross. Avec cette machine j'ai gagné presque toutes les courses. Bientôt j'ai reçu une offre pour passer à la voiture.

Deux ans plus tard vous pilotiez dans la catégorie reine. Vous avez dû être très bon, très tôt ?

Je n'ai jamais été le pilote passionné qu'on pensait. Il est vrai que j'étais très rapide, mais j'ai toujours gardé mes distances.

Que voulez-vous dire ?

Dans ce sport, chance et tragédie sont séparés seulement par quelques millièmes de seconde. La marge entre le succès et le drame est minime. Je ne voulais pas tout donner, mais plutôt prendre garde aux dangers. J'ai toujours conservé une seconde en réserve. En cas d'urgence.

Malgré tout, vous avez eu plusieurs accidents graves. Vous avez même brûlé comme une torche.

A cette époque, les mesures de sécurité n'étaient pas aussi sophistiquées qu'aujourd'hui. La moindre erreur de pilotage pouvait être fatale. Dans le temps, deux collègues étaient tué chaque saison. C'était généralement acceptable.

Et vous l'acceptiez aussi ?

Je n'y pensais pas. J'aime vivre.

Les nouvelles règles en Grand Prix diminuent la vitesse des voitures d'aujourd'hui.

Et heureusement, aussi le bon vieux temps est de retour. De nouveau, la dextérité du pilote compte. Il s'agit de tactique, adresse et réflexes au lieu de puissance pure.

Et la concurrence de Schumacher bénéficie de cela ?

Mon ami Michael est brillant. Mais en vertu des règles actuelles, les autres ont de nouveau plus de chances. Cela augmente le suspense.

En 1979 vous avez quitté la Formule 1. A l'époque vous étiez plus jeune que Schumacher aujourd'hui.

A la fin, je n'avais plus de voiture compétitive. Je manquais de motivation. C'était la réalité. D'autre part, les courses étaient devenues une sorte d'industrie du divertissement. Je ne m'y sentais pas bien. Je n'ai pas voulu devenir un vieux fou.

Vous n'avez jamais été champion du monde de Formule 1. Etes-vous encore triste aujourd'hui ?

Le fait d'être toujours vivant après 100.000 tours, c'est mon championnat.

Que s'est il passé après la Formula 1 ?

J'ai piloté en endurance comme lors des 24 heures du Mans pendant des années. Mais, même cette compétition est terminée pour moi. J'ai pris ma retraite. Comme hobby, j'organise le "Rallye des Pharaons", un rallye africain comme le Paris-Dakar.

D'où vous est venue cette passion pour Afrique ?

J'ai été frappé par la beauté mais également par la misère de ce continent, lors de ma première participation au Paris-Dakar. L'Afrique mérite plus que ce qu'elle reçoit.

Les critiques disent que le Paris-Dakar donne une image fausse de l'Afrique.

Mais c'est grâce aux courses dans le désert que la misère de ces pays fût connue. En Afrique, en trois mois, il y a autant de morts que dernièrement lors du Tsunami. Le public doit savoir cela. J'aime l'Afrique.

Traduction par Jui


Ecrit par Albert Eikenaar
Publié le 07-06-2005

Vos commentaires

un grand monsieur ( Ecrit par poitier le 08-08-2005 )

le titre veux tout dire